1er tour du monde en véhicule électrique de série (citroen C-zero):
26 366 km, 8 mois, 17 pays, 250 € d’électricité.
La voiture a été chargée tous les 110 km environ ce qui représente plus de 200 étapes le long du parcours et autant de rencontres avec l’habitant pour aller lui emprunter quelques kwatt-heures ou en final 200*70megaJoules (du fait des pertes lors de la recharge 57*1.2) soit de l'ordre de
20 gigaJoules ...
Deux ingénieurs parisiens ont réalisé un
tour du monde en voiture électrique, Xavier Degon, 27 ans, et Antonin Guy, 28 ans,
globe-trotters écolos.
http://www.electric-odyssey.com/lodyssee/le-parcours
un nouveau
mode de transport
« Depuis novembre 2010, on travaille sur le dossier, explique Antonin. On est tous les deux ingénieurs de formation ( Xavier travaille chez EDF et Antonin dans une entreprise de consultant) et on avait envie de voyager différemment et de s'impliquer dans le développement durable. J'étais passionné de voiture électrique alors on s'est dit qu'on pourrait promouvoir ce nouveau mode de transport par ce biais. »
Leur véhicule n'est pas un prototype, il est fabriqué en série. Et même si le prix d'achat reste onéreux (29.000 € -7000de bonus tout de même), l'économie sur le carburant est stupéfiante. « Pour un euro d'électricité, on fait 100 km, poursuit Xavier. Donc, notre tour du monde devrait nous coûter dans les 250 euros d'électricité pour 25.000 km parcourus. »
Une réflexion qui pousse déjà quelques collectivités à investir dans l'électrique. Mais quid alors des a priori sur l'autonomie du véhicule et surtout la complexité au moment de le recharger ? « C'est justement ce que l'on veut démontrer, reprend Antonin. On veut lever les freins que les gens pourraient avoir sur les véhicules électriques. On peut se recharger sur n'importe quelle prise électrique standard. Il faut compter six heures pour recharger sur des prises classiques de 220 V et 30 min sur les bornes spécifiques. Avec notre rallonge de 30 mètres, on l'a déjà testé chez des particuliers, à La Poste, à la gare et même dans une station de métro ! Quant à l'autonomie, on peut rouler 150 km maximum ».
« Nous, on préfère rouler moins vite pour économiser et on se restreint aussi sur le chauffage à l'intérieur de l'habitacle, donc on voyagera en doudoune », sourit Xavier.
Avec une ville tous les 100 km et un parcours sur routes nationales plutôt qu'autoroutes, le duo est parti, le 11 février, de Strasbourg, pour revenir, début octobre, avant le Salon de l'auto. Durant la traversée des 17 pays, ils vont aussi tester les outils de leurs sponsors et les nouvelles technologies de mobilité électrique, comme leur batterie de 330 V sous la voiture.
USA:
Le Japon est, à notre connaissance, le seul pays au monde à avoir développé une infrastructure de recharge sur l’intégralité de son territoire et suffisamment dense pour pouvoir l’utiliser pour n’importe quel trajet. Dans notre cas cela veut dire que l’on pourrait atteindre Nagasaki sans avoir à trouver de plugger.
A l’occasion de notre traversée du Japon nous allons donc pouvoir tester en grandeur réelle ce que c’est que de faire des longues distances en voiture électrique quand l’infrastructure de recharge existe !
Retrouvez toutes les photos du Japon : http://www.flickr.com/photos/65912627@N06/sets/72157629755584344/
Au Japon, on peut recharger une voiture électrique en trente minutes à peu près n’importe où grâce à l’infrastructure très dense de bornes de recharge rapide.
Après les
recharges de 14 heures aux Etats Unis, nous avons su apprécier ce
gain de temps qui nous a permis de voyager de manière quasi normal et
même de s’autoriser quelques détours sans mettre en péril notre
planning. La traversée du Japon sera sans doute l’étape la plus facile
de notre voyage, nous aurions utilisé une voiture thermique, ça n’aurait
pas changé grand chose !
Bien que dans un contexte difficile de production électrique suite à
l’arrêt de toutes les centrales nucléaires du pays (cet été, il est
demandé à la population de diminuer sa consommation d‘au moins 20% pour
éviter des potentielles coupures de courant), les japonais ont fait bon
accueil à notre projet. Nous avons été invités au centre de R&D de Mitsubishi Motors à visiter une expérimentation de Smartgrid, combinant voitures électriques, énergies renouvelables (solaire et éolien) et batteries usagées. L’expérience a été pour nous impressionnante car c’était le premier exemple concret de Smartgrid utilisant des voitures électrique que nous voyions en grandeur réelle ! Le principe de base est simple, les voitures électriques, les batteries de voitures électriques usagées et les panneaux solaires et éoliennes sont connectés à un bâtiment de bureau du site et permettent de lisser sa courbe de charge : pendant la journée, une partie de la batterie des voitures électriques garées, les batteries usagées fournissent de l’énergie au bâtiment, elles se rechargent pendant la nuit, quand la demande électrique est moins forte.
Nous aurions pu arrêter notre odyssée quelques kilomètres avant Hiroshima, dans la ville de Mizushima car c’est dans une de ces usines que notre voiture a été fabriquée (puis envoyée en France). Ce qui veut dire qu’elle a dors et déjà accomplie son tour du monde ! Nous avons néanmoins continué notre voyage, bien décidés à rester fidèle à notre engagement de ramener la voiture à notre point de départ (à Strasbourg). Nous avons été rapidement récompensés de notre détermination car quelques kilomètres plus loin, à Hiroshima, nous avons pu conduire une voiture incroyable grâce à un de nos Plugger : une De Lorean (la voiture du filme « Retour vers le futur »), qu’il avait convertie en voiture 100% électrique !
Malaisie,Thailande, Laos, puis la Chine
Nous atteignons la frontière chinoise sous un soleil de plomb. Les formalités administratives pour faire rentrer une voiture étrangère dans le pays sont des plus complexes. Nous sommes heureusement aidés par notre guide qui restera avec nous pendant toute la traversée de la Chine (présence obligatoire d’un guide pour les étrangers qui conduisent en Chine). Après 24h de voyage entre une bonne vingtaine de bureaux des douanes, de la compagnie d’assurance et de la préfecture de police, c’est le commissaire de la ville en personne qui nous remet nos permis chinois et notre plaque d’immatriculation provisoires. Séance photo avec le commissaire devant la préfecture avec la voiture et nous voila parti dans les montagnes du Yunnan en direction de Kunming la capitale de cette province.
On voit peu de villes sur notre route, par contre, celles qu’on voit sont plutôt imposantes même si elles sont considérées comme des villages. En Chine, une agglomération est considérée comme une ville si elle possède plus de 800 000 habitants. Entre 400 000 et 800 000, on parle de « district » et en dessous de 400 000 habitants, ce sont de « simples » bourgs.
L’arrivée à Kunming nous donne une illustration de ce qu’est sur le terrain la croissance économique exceptionnelle de la Chine : sur les dix derniers kilomètres qui nous séparent de la ville, le paysage est rempli de tours de béton en construction. Impossible de les compter tellement il y en a. Les plus petites font au moins vingt étages. Ce sont les futurs logements des habitants des campagnes aux alentours nous explique le guide.
Une fois dans la ville, nous demandons dans un restaurant s’ils peuvent nous aider à recharger notre voiture. On nous indique une prise extérieure sur laquelle se recharge déjà quatre scooters électriques, tous branchés sur la même multiprise. Par sécurité, on préfère insister pour trouver une prise moins occupée. Ces scooters électriques ne sont pas une curiosité locale, on en trouve une grosse proportion dans toutes les grandes villes de Chine.
Il pleut maintenant depuis plusieurs jours et un matin, nous avons la joie de retrouver inondé le parking où notre C-Zéro a passé la nuit. La voiture est bien entendu étanche donc pas trop d’inquiétude à ce niveau là, par contre, nous ne sommes pas tout à fait rassurés par le câble de recharge et surtout notre rallonge qui traînent sous l’eau… C’est avec beaucoup de précaution que nous débranchons notre matériel de recharge. Après une séance de séchage, le test sur une prise dans un lieu sec s’avère concluant : tout remarche ! Au final, nous avons eu de la chance car la recharge de la voiture s’est presque déroulée jusqu’au bout avant que le système de recharge ne se déconnecte. On peut donc partir sans attendre !
Kazakhstan
Depuis notre arrivée au Japon il y a plus de trois mois, tous les pays que nous avons traversés utilisent exclusivement des baguettes pour manger. C’est presque avec difficulté qu’on se remet au couteau et à la fourchette !
Le pays est très jeune, il a pris sont indépendance de l’URSS en 1991. La langue la plus parlée est le russe, dont nous ne connaissons malheureusement que très peu de mots. Pour une superficie 4 fois plus grande que la France, il y a ici 17 millions d’habitants.
Finalement, les cartes que nous avions trouvées sur internet n’étaient pas exhaustives et un certain nombre de villages se trouvent le long de la plupart des routes (tous les 70 kilomètres environ). Ce qui est plus difficile pour nous est de connaître l’état des routes à l’avance pour prévoir des détours si elles ne sont pas bitumées. C’est comme ça que l’on s’est retrouvé à devoir faire un détour de 500 km par le nord du pays après avoir recueilli les avis de plusieurs kazakhs qui nous ont fortement déconseillé d’utiliser la route du centre qui en plus d’être isolée, est en très mauvaise état.
Ce détour de 500 km nous a permis de battre le record de notre plus grande distance parcourue en une journée (pour pouvoir rester dans les temps de notre planning). On a donc fait quelques journées de 19h, levé à 5h du matin, arrivée à minuit pour atteindre les 340 km par jour. Record établi à 348 km : 8h de conduite, 9h de recharge et 3h pour tout le reste : trouver les 4 prises dont nous avons eu besoin, dire au revoir à ceux qui nous ont aidé etc.
site: http://www.electric-odyssey.com/
No comments:
Post a Comment